Comment gérer une urgence médicale en mer ?

Comment gérer une urgence médicale en mer ?

Lorsqu’un accident grave se produit à bord d’un bateau, il est important de savoir réagir promptement. Comment gérer et intervenir dans de bonnes conditions quand des vies sont en danger ?

Ne négligez pas la sécurité !

A bord, il y a parfois des sujets que l’on a tendance à éviter. L’exemple typique survient dès la lecture de la charte de sécurité et procédures d’urgences. La réaction implique souvent une attitude circonspecte du type : « Pourquoi en parler ? N’est-ce pas sûr ? ».

C’est une réaction psychologique qui, en quelque sorte, »éloigne » la perception de l’événement négatif, comme si le fait de ne pas y penser ou de ne pas s’en occuper peut réduire la probabilité que certaines choses se produisent… Ceux qui travaillent en mer savent bien que la prévention et une bonne connaissance de certaines procédures réduisent considérablement les imprévus et avec eux, les risques. A l’inverse, il est très curieux de voir que certains se limitent à vérifier les dates d’expiration sur les équipements obligatoires au lieu de suivre avec intérêt l’actualité du secteur et les consignes à appliquer…

Il est également intéressant de découvrir comment, lorsque le sujet des urgences médicales à bord est abordé, réagissent les plaisanciers : un haussement des épaules courant qui en dit long sur la situation… Cependant, c’est un argument que ceux qui voyagent en mer, surtout dans le rôle de capitaine de leur propre bateau, ne peuvent pas éviter.

Se former et surtout bien s’équiper

Lorsqu’une urgence médicale survient alors que l’on est à plusieurs heures du port le plus proche, vous devez savoir comment intervenir, au moins pour « geler » la situation jusqu’ à ce que vous puissiez recevoir une intervention professionnelle. Il faut donc pouvoir faire quelque chose, immédiatement et avec un minimum de conscience ! En plus des médicaments et autres équipements standards, vos trousses de premiers soins doivent notamment comporter des masques AMBU pour la respiration assistée ou encore un tensiomètre pour la pression artérielle, etc.

On se doit de passer de la « trousse de plâtre » à une réelle unité médicale beaucoup plus adaptée à la réalité, surtout pour ceux qui naviguent loin de la côte. Avoir suivi au moins un cours de premiers secours est bien sûr approprié, même indispensable. Savoir comment se comporter lorsque l’urgence arrive est une nécessité.

Connaître les protocoles d’urgence

Lorsqu’il s’agit de l’apparition d’une maladie banale, l’aggravation prend normalement du temps et donne donc une intervalle plus souple pour procéder à des évaluations et prendre des mesures. Mais si une urgence est causée par une crise cardiaque ou un traumatisme grave, le commandant se trouve confronté à la gestion de la personne qui se trouve dans des conditions critiques, avec des choix immédiats à faire, plus les réactions émotionnelles des autres personnes présentes à bord !

Dans ces cas précis, avoir une procédure, un « protocole », est d’une grande aide. S’il n’ y a pas de médecins à bord, la communication du problème à l’extérieur devient aussi fondamentale : soit pour avoir du réconfort dans les premiers secours, soit pour avoir la sécurité qu’une ambulance nous attendra au port, ou que le capitaine de port pourra intervenir.

Après la toute première intervention faite pour contenir la situation et en supposant qu’il n’ y ait pas besoin d’une procédure de réanimation, il est conseillé que le capitaine du bateau assigne un rôle à chaque personne. Dans le cas d’un équipage expérimenté, il sera facile et rapide de le faire. Dans le cas de personnes inexpérimentées, surtout pour contenir les réactions émotionnelles inévitables, il est absolument nécessaire de « prendre soin » de tout le monde : quelqu’un devra se consacrer à la personne blessée, les plus aptes seront à la barre etc…

Utiliser des messages de détresse

Si, toutefois, les conditions du « patient » sont considérées comme graves, ou si vous êtes hors de portée d’un moyen de communication externe, le pan-pan ou le mayday doivent être lancés immédiatement. Les autorités de patrouille, ou éventuellement d’autres navires à proximité, seront immédiatement mises en mesure d’intervenir.

Vous devez être en mesure de fournir certains détails : le nom du navire, les coordonnées, la route et la vitesse suivies ainsi que la destination prévue. Le nom de la personne blessée, son âge, son sexe, la nature de l’événement, ses symptômes, son état général (conscience, état émotionnel, etc.). Les interventions déjà effectuées et les produits déjà administrés sont aussi à déterminer.

Et c’est d’ailleurs à ce moment-là qu’un médecin peut demander une série d’interventions jugées nécessaires, comme la mesure de la pression artérielle ou de la température corporelle, en plus de ce qui est nécessaire pour stabiliser le « patient » en attendant une intervention. C’est une raison de plus, s’il en fallait une, pour prendre conscience qu’une boîte de premiers soins bien équipée à bord est indispensable !

Et vous, quelles sont vos préoccupations à ce sujet ?


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